Invité du séminaire « Aix demain » organisé en novembre 2023, Philippe Rahm explicite sa conception de la « ville bioclimatique ».
Interview issue du Aix le Mag n°60
Aix le Mag : D’où viennent les villes ?
- © Philippe rahm architectes
Philippe Rahm : Historiquement, la ville a émergé quand les humains sont devenus sédentaires, soucieux de stocker et protéger le blé. L’origine est donc alimentaire.
Dans l’histoire, les villes ont changé de lieu selon le climat, les productions, les techniques agricoles… En Provence, les villes découlent des villae, ces fermes romaines espacées d’un jour de marche, permettant de rapporter les produits issus des cultures.
ALM : Comment sont pensées les villes actuelles ?
PR : Nous avons hérité de villes du XXe siècle en Europe, pensées selon un contexte à la fois économique d’abondance et climatique de douceur.
Le bouleversement actuel de ce contexte impose aux villes de se transformer. L’on sait que le réchauffement climatique aboutira à une hausse de 4 °C en France en 2100. Les villes vont devoir s’adapter, il va falloir repenser ses formes, ses matériaux pour résister à la chaleur.
ALM : Quels changements peut-on justement envisager ? Sur quoi travaillez-vous ?
PR : Nous travaillons en composant avec les phénomènes de convection, de conduction ou de radiation thermique, comme l’utilisation du vent, l’orientation des bâtiments vers le Sud-est ou la largeur des rues : des rues étroites à l’ombre gardent la fraîcheur.
Nous n’oublions pas les matériaux ni les couleurs : une ville blanche reflète la lumière, la pierre accumule la chaleur. Il nous faut adapter la ville.
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Aix, la ville des proximités
