La ville consacre l’année 2025 au peintre Cezanne. Pourquoi ?
Réhabiliter Cezanne, exposer Cezanne, révéler Cezanne et restaurer les sites cézanniens : notre démarche est cohérente et résolue.
Nous la poursuivons cette année avec la mise en valeur du patrimoine cézannien, une exposition internationale, sa demeure, son atelier, ses paysages…. Avec Cezanne et grâce à Cezanne, Aix met en valeur un patrimoine commun auquel nous sommes profondément attachés et sur lequel je suis particulièrement vigilante.
Cezanne en 2025 autour de l’ouverture au public de la Bastide du Jas de Bouffan, dont on n’a pas fini de découvrir les trésors, de l’atelier des Lauves progressivement restauré, des carrières de Bibémus, de l’exposition au musée Granet et de tous les événements qui l’accompagnent est une évidence.
Cezanne à Aix-en-Provence, quoi de neuf ?
Lors d’une première exposition en 1956 au Pavillon de Vendôme, Cezanne, après avoir été banni de son vivant, était enfin reconnu comme un peintre exceptionnel dans sa ville natale. La grande exposition internationale en 2006 organisée pour le centenaire de sa mort dans un musée Granet rénové pour l’occasion, a révélé la dimension universelle de l’œuvre et l’aura internationale du maître. En 2009, l’exposition Cezanne / Picasso mettait en perspective 2 peintres immenses et l’influence assumée du premier sur le second. En 2025, Cezanne, partout chez lui à Aix-en-Provence révèle des aspects plus intimes sur la genèse du peintre en devenir.
La restauration de la Bastide du Jas de Bouffan et son ouverture au public marquent cette année exceptionnelle en dévoilant, au terme d’un travail réalisé par de véritables archéologues de l’art, les contours et la partie supérieure d’une peinture sur le mur du Grand Salon. Une œuvre de jeunesse ignorée de l’inventaire de ses œuvres intégrées au catalogue raisonné de John Rewald, historien de l’art, spécialiste de l’impressionnisme et de Cezanne. Plus d’un siècle après sa disparition, le maître d’Aix n’en finit donc pas de nous surprendre. Aix-en-Provence écrit ici l’histoire de sa filiation avec le peintre.
L’exposition au musée Granet s’inscrit dans la continuité mais différemment de celle présentée en 2006. Elle va offrir une palette, en partie inédite, plus méconnue, du travail accompli par l’artiste durant 40 ans au Jas de Bouffan, entre 1859 et 1899 et composée de natures mortes, de portraits et de paysages. Le domaine lui-même et son parc lui ont inspiré 36 huiles et 17 aquarelles.
« Cezanne fait vivre notre patrimoine »
Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence
La valorisation du patrimoine est-elle compatible avec le développement urbain ?
Ce sont les deux faces d’une même médaille. Si Aix est incontestablement une ville d’art, de culture et de patrimoine elle n’est pas un musée. Elle est aussi un poumon économique. Cela nous oblige. Et nous devons permettre aux Aixois et aux actifs de se loger à prix maîtrisé malgré l’incidence du coût du foncier, et leur garantir un vrai parcours de vie.
Pour cela nous devons construire des logements sans nuire au patrimoine ou au cadre de vie mais en parfaite harmonie avec l’identité patrimoniale de notre ville et le respect de notre bien vivre ensemble. Dans ce contexte, le respect du patrimoine cézannien est un préalable à tout projet. J’y suis particulièrement attentive. C’est le cas, par exemple pour la réalisation du futur quartier de la Constance où toutes les perspectives de vue cézanniennes ont été sanctuarisées et resteront inconstructibles.
Attendez-vous de cette année Cezanne qu’elle génère des retombées économiques pour la ville ?
En 2006, l’exposition Cezanne en Provence avait attiré 450 000 visiteurs. S’il est difficile d’évaluer précisément l’impact de l’événement, la fréquentation hôtelière avait progressé de 6% par rapport à l’année précédente, dont 9% sur les trois mois de l’exposition. La chambre de commerce avait alors évalué l’impact économique total à 65 M€. Les restaurateurs avaient estimé à 30 % la hausse de leur chiffre d’affaires. À Aix, le tourisme génère 413 M€ par an de retombées économiques pour la ville. Les experts estiment qu’un euro investi dans la culture génère 7 euros de bénéfices pour la ville.
Il est incontestable que l’année Cezanne 2025 stimulera encore l’activité et le dynamisme de notre ville au bénéfice de l’emploi, des hôteliers, des commerçants et des restaurateurs. Nous ne pouvons que nous en réjouir.