La ville d’Aix-en-Provence possède un patrimoine arboré remarquable qui fait sa notoriété. La beauté des paysages urbains résulte d’une rencontre complexe entre architecture, urbanisme et structures végétales dans le centre ancien ; l’arbre joue également un rôle déterminant dans la qualité des quartiers plus récents.
Mais ce patrimoine arboré est - en partie - fragilisé par deux facteurs :
- La moitié des arbres a plus de 150 ans, ce qui est un âge avancé pour des arbres urbains.
- S’il n’est constitué globalement que de 19 % de platanes, ceux-ci sont largement majoritaires dans le centre et le long des boulevards, structurant les perspectives urbaines majeures. Or le chancre coloré est une menace pour le platane. Sans parler de disparition, on peut envisager une forte diminution de cet arbre dans le paysage urbain, si l’on ne trouve pas de variété résistante ou de remède curatif, à Aix comme ailleurs en Provence.
Il est donc nécessaire d’envisager un renouvellement massif à plus ou moins long terme, ce qui incite à s’interroger sur les essences, mais aussi sur les pratiques en s’inspirant de ce qui est positif et corrigeant ce qui ne l’est pas.
La charte a pour objectifs de :
- 1/ Faire prendre conscience du rôle de l’arbre dans la ville, en particulier dans la perspective du réchauffement climatique.
- 2/ Faire prendre conscience de l’évolution des connaissances sur la vie de l’arbre.
- 3/ Faire évoluer et adapter les pratiques, tout en perpétuant ce qui est positif.
- 4/ Préparer l’avenir en raisonnant le renouvellement nécessaire (choix des essences, modes de plantation, choix des sujets, lieux de plantation...).
- 5/ Changer de paradigme : remettre l’arbre - être vivant, difficilement déplaçable - au coeur de la décision concernant l’espace public.
- 6/ Faire de l’arbre un des vecteurs de la nature et de la biodiversité en ville.
- 7/ Mettre en place des outils de communication vers un public de plus en plus intéressé et concerné par l’arbre et la nature en ville.
Ce document adopté à Aix depuis novembre 2017, pose les bases pour le maintien et le renforcement de la place de l’arbre et de la nature. Une révolution culturelle qui prône entre autres une taille des arbres plus douce, un arrosage manuel affiné par le biais de sondes tensiométriques. Installées dans les fosses d’arbre, elles indiquent ses besoins en eau en fonction de son essence, et de son orientation (au soleil, à l’ombre, en ville, en terrain naturel). Les pesticides ne sont plus de mise et les travaux sur la chaussée font l’objet d’un contrôle plus sévère.
1/ PLANTER PLUS ET MIEUX
• Développer le patrimoine arboré
• Choisir le bon arbre au bon endroit
• Garantir de bonnes conditions de plantation
2/ MAINTENIR UN PATRIMOINE ARBORÉ DURABLE
• Accompagner les jeunes plantations
• Appliquer une taille-douce et raisonnée
• Veiller à la santé des arbres
3/ PLACER L’ARBRE AU CŒUR DES PROJETS
• Éviter et réduire les abattages
• Compenser les abattages et contribuer au renforcement de la nature en ville
• Bien tenir les chantiers
