La Passion d’Aix

Juillet / Août 2023

BILAN DE MI-MANDAT : LA MÉTROPOLE ACCÉLÈRE… DANS LE MUR DE LA DETTE

Du 23 mai au 31 mai, la Métropole présentait son bilan de mi-mandat à la population sur 4 thématiques : l’économie, l’aménagement/habitat, l’environnement et la mobilité.

Sur le développement économique, la présidente de la Métropole a déclaré que le moindre projet prenait 7 à 10 ans. Il est évident que les Conseils de Territoire, plus souples, permettaient une gestion efficace et rapide des projets. La présentation faite par l’AGAM a consisté à décrire une photographie de l’aire métropolitaine, sans que l’on comprenne ce qui était dû aux choix de l’institution métropolitaine. Le chiffre de 6 milliards d’euros investis sur 3 ans laisse songeur, le budget de la Métropole en investissement étant en moyenne de 400 millions d’euros par an. Ce que ne dit pas ce bilan, c’est que le budget de la métropole est en faillite (3 milliards d’euros) et que la Métropole a fait le choix de prélever 40 millions d’euros supplémentaires en 2023 pour équilibrer le budget, dont une partie sur la fiscalité des entreprises (+6 % de Contribution Foncière des Entreprises et +30 % sur la TEOM).

Sur l’aménagement et l’habitat, il est vrai que le PLUi du Pays d’Aix a été arrêté à l’unanimité, avec les voix de la majorité aixoise. Ce document, encore perfectible d’ici son adoption permettra un aménagement cohérent entre les différentes communes du Pays d’Aix. En guise de bilan sur l’habitat, on nous renvoie à une somme d’1 milliard d’euros à venir sur les logements sociaux. Ce n’est pas un bilan mais une projection qui, de plus, ne détaille pas ce qui provient de l’État, des communes et de la Métropole.

Sur l’environnement, rebelote, en guise de bilan, on annonce 1 milliard d’euros d’investissements environnementaux. Comment la Métropole peut-elle dépenser 1 milliard sur 5 ans alors que son budget en investissement est de 400 millions d’euros ? Par ailleurs, la Métropole met en avant l’objectif zéro déchet. C’est une bonne nouvelle. Comment y parvient-on et comment le financer ?

Enfin sur la mobilité, on peut se réjouir que la Métropole souhaite appliquer la ville du quart d’heure en matière de mobilité. Ce concept défendu par… Sophie Joissains, fait des émules… tant mieux. Le volet mobilité du plan Marseille en Grand d’un montant d’1 milliard d’euros est une bonne nouvelle pour la Métropole même si 2 % seulement sont consacrés à Aix en Provence. Notre ville paie cher le pacte avec l’État de venir investir 500 millions (et prêter 500 millions) sur la mobilité, quand on sait que la monnaie d’échange a été de faire disparaître les Conseils de Territoire. Par ailleurs, le rapt des parkings aixois constituera un risque de hausse des tarifs dont il faudra faire le bilan.

Pour conclure, ce bilan, sous forme de promesses à venir laisse interrogatif quant à la capacité de la Métropole de réussir à la fois le dossier crucial du désendettement, améliorer certains services publics comme les transports, alors que des lignes de bus ferment sur Aix-en-Provence, et stopper la spirale de la hausse d’impôts. Rendez-vous dans 3 ans…

LE CONSEIL MUNICIPAL EST UN LIEU DE DÉCISIONS, PAS UNE TRIBUNE

Nos conseils municipaux sont des moments incontournables de notre démocratie locale, où nous prenons des décisions importantes pour notre ville et ses habitants. C’est l’aboutissement d’une vision, d’une analyse, d’un travail de l’Administration. Cependant, l’opposition municipale émet des critiques concernant la fréquence de ces assemblées, insuffisante selon eux.

En tant que maire, mon objectif est d’assurer une gestion efficace de la Ville. Cela implique d’organiser les conseils municipaux de manière à garantir un déroulement productif tout en respectant les contraintes de temps et de disponibilité des élus et des services municipaux.

Au nombre de six par an, sur Aix, en moyenne, le nombre de conseils s’inscrit totalement dans la moyenne. Pour exemple, la ville de Marseille qui compte plus de 800 000 habitants, en a réalisé 6,7 sur les trois dernières années, tandis que Nice (343 000 habitants) en a tenu 5,4, Clermont (147 284 habitants) en a tenu 6,3 et Nantes (320 732 habitants) en a tenu 5,3. Le nombre de conseils municipaux sur Aix est ainsi tout à fait conforme pour une ville de près de 150 000 habitants.

La proximité étant au coeur de ma gouvernance, j’ai par ailleurs encouragé la participation citoyenne par la création de conseils de quartier, de nombreuses rencontres avec les CIQ, les visites de quartier, les réunions publiques, la consultation des habitants (Les Milles, Celony, Quartier Faubourg), le « 4C », le Conseil Consultatif Civil et Citoyen, Aix Conseils Étudiants ou d’autres instances permettant à chacun de s’impliquer activement dans la vie de notre commune.

Mais gouverner c’est aussi savoir écouter. Au conseil municipal aixois, le temps de parole est libre, contrairement à ce qui se pratique dans d’autres cités. C’est une tradition locale, chaque conseiller peut s’exprimer librement, sans décompte de paroles, et je tiens à cette liberté donnée.

Cependant, comme l’a dit Nicolas Boileau, « souvent trop d’abondance appauvrit la matière ».

Les réunions du conseil municipal aixois ont une constante : ils sont trop longs. 9 heures en général. Et il faut bien reconnaître que c’est parce que certains conseillers confondent assemblée délibérante et tribune politique.

Il est essentiel que chaque conseiller municipal puisse exprimer ses idées et ses préoccupations, celles pour lesquelles il a été élu. Cependant, il est également important de maintenir un équilibre afin de garantir l’efficacité des délibérations et de ne pas monopoliser excessivement le temps de parole. À Aix-en-Provence, l’opposition parle en moyenne 36 % du temps là où les communes précédemment citées oscillent entre 6 % et 21 %.

Les élus d’Aix au Coeur et d’Aix en Partage doivent faire preuve de concision, de clarté et de respect mutuel dans leurs interventions, afin d’assurer des débats efficaces et constructifs. Ainsi, nous réduirons la durée des conseils, nous les rendrons plus productifs et il ne sera plus évoqué l’éventualité de séances supplémentaires.

DES SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE LÂCHEMENT INCENDIÉS

Dans le contexte d’émeutes que connaît l’ensemble de la France et en particulier les grandes agglomérations, il n’est pas l’heure de polémiquer mais de retrouver le « vivre ensemble » qui caractérise la ville.

Aix-en-Provence a vécu des dégradations dans le quartier du Jas de Bouffan : un incendie criminel a été allumé à la Maison de la justice et du droit. Une partie du bâtiment a été endommagée par l’incendie. D’autres casseurs ont essayé de pénétrer dans la mairie annexe en fracturant la porte à coup d’extincteurs. Des feux de poubelles, des tirs de mortier, des scooters incendiés.

On assiste à un rajeunissement de la délinquance, ainsi qu’à un sentiment d’impunité de la part des auteurs.

Ils se sont attaqués à un symbole fort de la République. La Maison de la justice et du droit est un lieu de proximité, de service à la population qui a demandé beaucoup d’efforts et de détermination en concertation avec les habitants pour son installation. Ce bâtiment abrite également l’association Dunes où animateurs et acteurs reconnus par les habitants du Jas de Bouffan, oeuvrent pour la médiation au quotidien.

L’heure est donc à l’apaisement et aux réparations par les services de la Ville qu’il faut féliciter pour leurs interventions rapides et efficaces. La responsabilité de tous est nécessaire :
 Responsabilité des services de L’État pour assurer une sécurité effective des Aixois.
 Responsabilité des parents de ces jeunes gens, auteurs des violences : la société peut aider et accompagner mais ne peut en aucun cas se substituer aux parents.
 Responsabilité des partis politiques de ne pas attiser des haines ou de tenter de récupérer politiquement ces événements à des fins polémiques.
 Responsabilité de la mairie : pour la sécurité, elle a engagé ses forces de police municipale. Pour rechercher les auteurs, la Ville a déposé plainte et utilisera tous les moyens judiciaires, financiers et administratifs pour rechercher la responsabilité des auteurs et dans l’hypothèse où ils seraient mineurs, celle de leurs parents.

Si chacun assume ses responsabilités et ses devoirs l’ordre républicain devra primer sur le désordre.

Je salue enfin le courage des habitants sortis pour éteindre les feux de containers malgré la violence qui régnait.