Interview issue du "Aix, le Mag" n°54.
Quel rôle doit jouer Aix-en-Provence dans la transition écologique ?
Aix-en-Provence jouit d’un cadre de vie exceptionnel que nous avons le devoir de préserver et de potentialiser.
Cela se fait à l’aide de politiques transversales et parfois ciblées. Il faut végétaliser la ville, planter des arbres. C’est important, mais cela doit se faire dans le cadre du respect de règles plus globales. Ce sont celles de la biodiversité, de façon à ce que d’une part la faune soit respectée mais aussi que l’entretien et surtout le renouvellement puissent se faire en limitant l’intervention humaine. Et cela sur l’ensemble de la ville et de son milieu urbain.
Ensuite, les politiques publiques doivent être revues, améliorées en termes d’économies d’eau, de chauffage urbain, d’isolation thermique. Une réflexion est en cours sur la récupération des eaux usées, l’extension du réseau de chauffage urbain et un plan d’isolation thermique de l’ensemble des écoles a débuté cette année. Un plan d’autonomie énergétique est en train de se mettre en place autour du photovoltaïque à une échelle importante de la ville.
Il faut donc agir sur l’ensemble des leviers ?
Il ne faut rien laisser de côté et avoir des priorités. L’école en est une. 100 % des écoles de la ville seront végétalisées en 2026 pour créer des îlots de fraîcheur et toutes seront isolées sur le plan thermique d’ici quatre ans. Nous sommes en train d’étudier celles qui pourraient accueillir des panneaux photovoltaïques et ainsi devenir autonomes sur le plan énergétique, de même que les gymnases et autres bâtiments énergivores.
La cuisine centrale, qui produit l’ensemble des repas des écoles de la ville, accroît chaque année le pourcentage de produits bio et favorise les circuits courts. Et, malgré l’augmentation du coût des denrées alimentaires, nous avons décidé de ne pas augmenter le prix de la cantine. Chaque enfant doit pouvoir bénéficier d’un repas équilibré par jour. C’est un principe auquel - même si nous devons faire des sacrifices
par ailleurs - je ne dérogerai pas.
Il s’agit aussi de l’apprentissage de la lutte contre le gaspillage. Nous voulons inculquer aux enfants la valeur de la nourriture de manière ludique et inventive avec des idées d’utilisation de ce qui peut rester d’un repas, mais aussi une conscience de la générosité.
Enfin, le plan vélo que nous développons depuis trois ans permettra en 2026 de parcourir la ville depuis le centre, vers l’ensemble des quartiers et villages ainsi que trois communes limitrophes (le Tholonet, Venelles et Eguilles) sans qu’il y ait de discontinuité sur le parcours.
Quel bilan tirez-vous des premières tables rondes aixoises sur la transition écologique, qui rappelons-le , concernait le volet de la transition énergétique ?
L’objectif était d’être très concrets « acteurs et solutions ».
Nous avons eu une très belle conférence de Michal Kurtyka qui a rappelé à chacun d’entre nous que nous avons tous la capacité d’être un acteur de cette transition. Pour cela, se sont succédé des acteurs locaux qui oeuvrent tous les jours pour innover et mettre en place des solutions pragmatiques pour verdir notre production et donc notre consommation énergétique.
La seconde table ronde, plus axée sur les solutions financières, nous a montré que le monde bancaire avait déjà intégré cette transition. Au-delà de la partie énergétique, je souhaite que les prochaines rencontres évoquent des sujets tout aussi importants comme la ressource en eau ou encore la biodiversité, sur lesquels notre ville peut rayonner et doit, a minima, jouer un rôle en tant qu’acteur local d’une chaîne plus globale. Le législateur est très présent sur ces sujets, il faut aussi montrer que des initiatives locales du quotidien accompagnent ces grands schémas nationaux ou internationaux.
Article issu du "Aix le Mag" n°54, à consulter entièrement ici