Conférence de Giuseppe Cambiano sur philosophie grecque et identité de l'Occident

18h00 à 21h00

The Legacy of Greece to Western philosophy is Western Philosophy », écrit Bernard Williams en 1981 en ouverture à son brillant essai sur l’héritage de la philosophie grecque (« The Legacy of Greek Philosophy », in Moses Isaac Finley [ed.], The Legacy of Greece : A New Appraisal, Oxford, 1981, pp. 202-255). S’agit-il d’un héritage « biologique » avec un résultat prédéterminé ou de la construction aventureuse d’une tradition faite d’inclusions et d’exclusions réalisées dans de nombreux contextes politiques, sociaux, religieux et culturels différents ? La communication se propose de dresser une brève cartographie des lignes saillantes de cette construction. Il en ressortira qu’« identité » peut être un concept dangereux et que la philosophie n’a pas toujours été considérée comme une prérogative exclusive de la Grèce et donc de l’Occident, mais comme faisant partie d’un horizon de pensée plus large (ce que l’on appelait à la Renaissance prisca theologia ou pia philosophia ou philosophie perennis). De surcroît, la philosophie grecque n’était pas monolithique, elle abritait au contraire des positions de pensée alternatives, et une pluralité similaire est manifestement présente dans les pensées de la Chine et de l’Inde anciennes. Qui dit pluralité dit également comparabilité et ouverture envers les autres, fort loin, donc, de tout cantonnement dans les barrières d’une identité hostile.