JE ME PRÉSENTE !
Je suis une demoiselle, j’appartiens à la famille des Odonates dans laquelle on trouve les libellules et les demoiselles. Je suis de petite taille, j’ai un corps fin et je referme mes ailes lorsque je suis au repos, c’est ce qui me différencie des libellules.
À QUOI JE RESSEMBLE ?
Les individus mâles de mon espèce sont bleus rayés de noir et arborent une magnifique tâche noire semblable à une tête de taureau sur leur deuxième segment abdominal. Moi, femelle, je suis pâle, mon abdomen est plus volumineux et l’ensemble de mes segments abdominaux sont recouverts d’une bande noire.
OÙ JE VIS ?
Présent dans tout le territoire métropolitain, je vis dans des milieux très différents en fonction de mon cycle de vie. Jeune, je suis aquatique, je vis dans les cours d’eau de taille et de débit moyens et bien oxygénés. Adulte je vole dans les milieux humides non loin des cours d’eau. Lorsque j’étais un œuf je flottais à la surface bien caché dans les plantes flottantes.
Je suis présente à Aix-en-Provence, j’ai été repérée sur l’Arc au niveau de la zone des Milles et en centre ville dans le secteur du bois de la Cortésine au nord de la promenade de la Torse.
MON CYCLE DE VIE
Moi demoiselle adulte, je vole de mai à juillet, je cherche à me reproduire. Lorsque j’ai trouvé un partenaire l’accouplement se produit dans les branchages. Je vais pondre dans la végétation flottante, je suis souvent accompagnée du mâle pour éviter la compétition avec les autres mâles.
Par la suite, mes œufs vont éclore 3 à 6 semaines après la ponte, les larves aquatiques vivent dans le fond du cours d’eau et y restent environ deux ans. Elles sortent ensuite à quelques centimètres de la surface de l’eau et entament leur émergence. Cette étape critique durant laquelle je suis très vulnérable marque le passage de la larve à la demoiselle adulte. Durant plusieurs dizaines de minutes voire des heures parfois, l’adulte sort de l’exosquelette de la larve. A la sortie, mon corps et mes ailes sont mous et très fragiles, ils durcissent progressivement et mes couleurs finales apparaissent. Les conditions de températures de l’air et de l’eau ont un fort impacte sur mon développement.
MON RÉGIME ALIMENTAIRE
Je suis un prédateur. Adulte, je me nourris de petits insectes que je chasse sur les bords de cours d’eau et dans les prairies. Quand je suis sous forme larvaire je chasse des invertébrés aquatiques et du zooplancton dans le fond du cour d’eau.
MES PRÉDATEURS
Je suis prédatée par les oiseaux, les amphibiens, les reptiles ou encore les araignées. Les larves peuvent aussi servir de repas aux amphibiens et aux reptiles !
COMMENT ME FAVORISER ?
- A titre individuel vous pouvez favoriser ma présence par le biais de la chaîne alimentaire, en effet, je dépends des petits insectes pour me nourrir.
- Si vous possédez un espace privé susceptible de m’accueillir comme un bord de cours d’eau, ou une prairie au bord d’un milieu humide, n’utilisez pas de produits phytosanitaires car j’y suis sensible.
- Mon stade larvaire à besoin de trouver ses proies dans la vase, alors n’artificialisez pas les cours d’eau avec du béton.
- J’ai pondu mes œufs dans la végétation flottante alors ne la retirez pas totalement.
- Participez à ma connaissance et la surveillance de mes populations en notifiant ma présence sur les sites dédiés comme Faune PACA ou l’application INPN Espèces.
MON STATUT DE CONSERVATION
Europe : NT (quasi menacée)
France : LC (Préocupation Mineure)
LE MOT DU MUSÉUM
Cette demoiselle est inscrite sur la liste des espèces d’insectes protégés par la loi. A ce titre, il est interdit de détenir des spécimens morts ou vivants, de les manipuler, de les déplacer ou de leur porter atteinte.
Inscrite en France sur la liste rouge avec le statut de « préoccupation mineure », à plus large échelle, sur les listes rouges européenne et mondiale, l’espèce est inscrite avec le statut de « quasiment menacé ».
L’agrion de mercure est sensible car il dépend des milieux humides eux-mêmes très sensibles. A Aix-en-Provence l’Arc, son affluent la Torse on encore la Touloubre sont susceptibles d’abriter ces espèces. Les données historiques indiquent que l’Agrion de mercure est présent sur l’Arc et les inventaires de biodiversité réalisés en 2022 dans le cadre de l’Atlas de la Biodiversité Communale ont permis d’avérer sa présence sur la Torse au nord du parc de la Promenade de la Torse.
Sources : Silène / FAUNE PACA./ Atlas des libellules de PACA
Document : Chloé Duque, 2022
Photos : Chloé Duque
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- Fiche espèce - l’Agrion de Mercure