La Processionnaire du Pin

JE ME PRÉSENTE !

Je suis un papillon aux mœurs nocturnes appartenant au règne des insectes et à la famille des Notodontidae qui comprend 40 espèces en France. On me connaît surtout sous ma forme de chenille, car je suis la source d’enjeux de santé humaine et de gestion des espaces verts urbains. Mais saviez-vous que la survie d’autres espèces dépend également de moi ? Mes cocons de soie sont utilisés par certains insectes comme refuges pour s’y développer ou passer la mauvaise saison.

À QUOI JE RESSEMBLE ?

Je mesure de 10 à 20 millimètres, mes ailes sont grisâtres voire brunes traversées par deux bandes brune foncé. Mon stade chenille est facilement reconnaissable par son aspect mais également son comportement. Noires avec des poils roux à blanchâtres, nous nous déplaçons en file indienne ou en groupe non loin des Pins. Les poils qui couvrent notre corps sont urticants et nous les utilisons pour nous défendre lorsqu’on se sent en danger.

OÙ JE VIS ?

Surtout méditerranéenne, je suis présente dans une grande partie de la France. Les milieux que j’affectionne le plus sont les pinèdes bien exposées. Sédentaire pendant ma vie de chenille, je reste proche de l’arbre où j’ai éclos. Pour me transformer en chrysalide, il me faut un sol terreux, proche de mon cocon de soie pour m’enterrer.

MON CYCLE DE VIE

On peut voir mon espèce voler la nuit dès le mois de juin jusqu’au mois d’août mais, les adules ont une espérance de vie de deux jours. Adulte, je cherche donc à me reproduire très rapidement. Je ponds mes œufs sur les aiguilles de Pins en les recouvrant des écailles de mes ailes. Je ponds jusqu’à 200 œufs dans ma courte existence de femelle adulte.
Les chenilles vont éclore 4 à 6 semaines après la ponte durant l’été, et vivent en groupe protégé dans un cocon provisoire. Plus tard, elles en tissent un autre plus élaboré et doté d’un grand pouvoir isolant thermique pour y passer l’hiver. Au printemps, elles sortent du cocon et entament une procession pour s’enfouir dans le sol et se transformer en chrysalide. Sous cette forme, je peux rester de quelques mois à plusieurs années en fonction des températures jusqu’à sortir sous forme de papillon adulte.

MON RÉGIME ALIMENTAIRE

Lorsque je suis chenille, je me nourris des aiguilles de Pins dans lesquels je vis. J’affectionne les Pins Parasols, les Pins noires d’Autriche, les Pins maritimes, les Pins d’Alep ou encore les Cèdres ou le Sapin Douglas. Une fois dans ma forme adulte, je ne me nourris plus, seules la reproduction et la ponte importent.

MES PRÉDATEURS

Je suis la proie de nombreux animaux nocturnes comme les chauves-souris, les oiseaux nocturnes, les araignées. Les chenilles sont aussi vulnérables lorsqu’elles entament leur migration pour se transformer en chrysalide, les coléoptères et autres arthropodes les consomment. Le piétinement est aussi un facteur de mortalité important durant cette étape.

COMMENT LIMITER MA PRÉSENCE ?

À titre individuel, cela n’est pas aisé, mais il est possible de rendre son jardin favorable aux prédateurs naturels en laissant se développer les plantes spontanées ou encore, en taillant les haies hors des périodes de reproduction des oiseaux… Il existe des pièges utilisant des phéromones pour réduire mes effectifs, pour lutter contre les chenilles. Des dispositifs encerclant le tronc comme une gouttière permettent d’intercepter avant ma nymphose. La lutte chimique est pratiquée mais elle impacte toute la biodiversité.
Les pouvoirs publics peuvent utiliser le Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki une bactérie pulvérisée sur le feuillage des Pins qui devient toxique une fois ingérée.

Sources : Silène / INPN
Document : Chloé Duque, 2023
Crédit photos : Chloé Duque

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