JE ME PRÉSENTE !
Je suis un papillon nocturne, j’appartiens à la famille des Crambidées qui compte 272 espèces en France et plus de 1 500 dans le monde.
J’ai la capacité de coloniser de grande surface très rapidement, il ne m’aura fallu que dix années pour être présent sur l’ensemble de la France. Ornementaux ou sauvages, les buis poussent souvent en groupe, ce qui permet de subvenir aux besoins d’un grand nombre d’individus.
À QUOI JE RESSEMBLE ?
Chenille : Je suis reconnaissable à ma tête noire et mon corps est strié longitudinalement avec des nuances de vert. Je possède des verrues noires et de longs poils blancs, mais n’ayez crainte, je ne suis pas urticante. J’ai également 5 paires de fausses pattes abdominales.
Papillon : Adulte, j’ai une forme triangulaire peu commune. Je mesure entre 3 et 4 cm. Des ailes blanches bordées d’une bande brune. On ne peut me confondre avec les autres papillons européens. Chez nous, mâles et femelles sont identiques.
OÙ JE VIS ?
Originaire d’Extrême-Orient, je suis arrivé par le transport international de plantes. C’est en 2008 que l’on m’a repéré pour la première fois en Alsace, mais certains soupçonnent que mon arrivée remonte à 2005.
Aujourd’hui, je suis présent dans toute la France et j’apprécie une grande diversité de milieux (villes, forêts…). On me retrouve beaucoup dans les parcs et jardins car le Buis est très présent dans les haies et les bosquets.
MON CYCLE DE VIE
Comme tous les papillons je passe par cinq stades de développement. Ce cycle complet prendra en moyenne 45 jours. Notre mère aura déposé entre 200 et 300 œufs jaunes translucides collés au revers du feuillage.
Après mon éclosion, un seul objectif : manger pour grandir et pour ça, rien de plus facile, je suis né sur mon garde-manger. Un mois plus tard, j’ai accumulé suffisamment d’énergie pour entamer ma nymphose, la grande transformation avant le stade final. Accrochée la tête en bas dans le feuillage, j’opère ainsi une transformation lente, la chrysalide. À l’abri dans mon cocon, je ne m’alimente plus. Et quelques jours suffisent pour que je sois enfin un papillon adulte nocturne. Plus mobile, je vole rapidement à la recherche d’un partenaire car mon espérance de vie est de deux semaines en moyenne. C’est court mais suffisamment long pour effectuer entre deux et quatre pontes.
Nous sommes actifs jusqu’à l’arrivée du froid puis c’est sous forme de chenilles dans un cocon de soie entre deux feuilles soudées ensemble que nous passons l’hiver, jusqu’au retour de premières chaleurs.
MON RÉGIME ALIMENTAIRE
On nous appelle Pyrale du Buis, car le buis est l’aliment principal des chenilles pour leur développement. En Chine, notre région d’origine, nous consommons également du Houx et du Fusain. Nous apprécions les feuilles et l’écorce et selon notre degré de voracité cela peut tuer l’arbuste.
Les chenilles tissent des toiles autour des plants et laissent sur le sol de nombreuses déjections vert foncé. Adulte, je me nourris de nectar, je participe donc activement à la pollinisation des fleurs en transportant le pollen sur la face ventrale de mon abdomen.
MES PRÉDATEURS
Récemment arrivée sur le territoire, peu d’espèces se risquent à me consommer, d’autant que mes couleurs vives sont reconnues dans la nature comme signe de toxicité.
Certains oiseaux nous consomment à l’état de chenille et d’adulte. Les araignées nous attrapent en vol dans leur toile ou nous capturent à l’affût dans la végétation.
D’autres insectes nous mangent également, c’est le cas du Frelon asiatique, de certaines guêpes parasitoïdes, de certaines sauterelles et même des coléoptères. Récemment, les chauves-souris ont été reconnues comme de grandes prédatrices.
COMMENT LIMITER MA PRÉSENCE ?
Il faut observer régulièrement les buis pour éviter que l’attaque soit trop avancée.
On peut favoriser les prédateurs naturels, en ce sens voici quelques aménagement possibles :
- Installer des nichoirs à oiseaux, favoriser les abris à Chauve-souris.
- Créer différents milieux pour accueillir des insectes et arachnides au jardin.
- Agir dès la conception du jardin avec des buis isolés ou dans une haie paysagère avec un mélange d’espèces.
- En cas de mortalité du buis, les plants peuvent être arrachés, brûlés, broyés en fines lamelles ou soigneusement enterrés, mais ne doivent surtout pas être entreposés à l’air libre, en l’état.
- La lutte microbiologique est un moyen de lutte efficace en utilisant Bacillus thuringiensis. Mais, cette méthode, insuffisamment spécifique, touche d’autres espèces d’insectes.
- L’utilisation de phéromones, pour engendrer une confusion sexuelle.
- La lutte chimique existe également. Cependant, l’impact sur l’environnement n’est pas toujours contrôlable.
Sources : Silène / MNHN
Document : Jérémy Lainé et Chloé Duque, 2022
Photo : Armin S Kowalski
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