En 1645, Michel Mazarin, le nouvel archevêque, réussit à faire accepter le projet d’un nouvel espace urbain au Sud de la ville. Ainsi, dès 1646, il s’adresse à l’architecte Jean Lombard pour concevoir cette opération urbanistique : le quartier Mazarin, et choisit pour promoteur Henri Hervard d’Hevinquem.
Inspiré par les conceptions de la Renaissance italienne, Mazarin originaire du Latium, choisit pour cette nouvelle entité urbaine un plan en damier servi par de belles perspectives, contrastant avec l’irrégularité de l’espace médiéval situé au Nord de la ville. La place dite alors, Saint- Michel, est positionnée au cœur du quartier à la croisée des axes cardinaux. Là, en 1667, sera réalisée la fontaine des quatre dauphins par l’architecte- sculpteur Jean-Claude Rambot, donnant son nom actuel à la place.
Suite à ce réaménagement urbanistique, un magnifique micocoulier centenaire, cité à la fois dans les sources littéraires de l’époque et représenté sur une toile appartenant à un particulier du quartier Mazarin, fut sacrifié à cet endroit. Ce patrimoine végétal cependant ne fut pas perdu, puisque son bois servit à différentes créations d’ébénisterie, notamment à la restauration de la porte d’entrée de l’hôtel d’Olivari (10 rue du quatre septembre). Les dimensions de la porte conçue à partir des seules branches de l’arbre, laissent imaginer la splendeur de celui-ci. La place est l’un des sites privilégiés des réalisateurs tels Antonioni ou Wenders.