Interview issue du "Aix, le Mag" n°63.
Quels enjeux pour la sécurité dans une ville comme Aix-en-Provence ?
La proximité est mon axe politique central. La sécurité des Aixois lui est consubstantielle, sans sécurité rien n’est possible. Elle est une question de tous les instants, pour tous, dans tous les quartiers et les villages. Proximité, liberté, sécurité… je veux que les Aixois puissent vivre en toute sérénité et en toute tranquillité. Cela passe par la lutte sur le terrain contre la délinquance, pour la coordination des moyens et de la stratégie avec l’État.
Mon credo : « proximité, liberté, sécurité »
Sophie Joissains,
maire d’Aix-en-Provenve
De quels moyens disposez-vous pour atteindre ces objectifs ?
Nous renforçons les effectifs de la police municipale, en recrutant une dizaine d’agents supplémentaires chaque année et nous insistons sur leur formation. Cela nous permet d’assurer une présence sur le terrain 24h/24 appuyée par le Centre de Supervision Urbain qui est opérationnel jour et nuit.
Nous multiplions aussi le nombre de caméras de vidéoprotection à raison de 20 à 25 par an. À ce rythme, nous devrions en compter plus de 500 d’ici à la fin de l’année. Nous avons également inauguré dernièrement le premier poste mobile de proximité (PMP). Il a vocation à renforcer la sécurité sur le terrain et le lien des Aixois avec leur police. Nous en aurons bientôt un second.
Cette politique produit-elle des résultats ?
Nous constatons une baisse encourageante des violences aux personnes et des atteintes aux véhicules. Les caméras contribuent à faire reculer le nombre des délits grâce à une intervention rapide des forces de l’ordre. Je constate que le nombre de réquisitions de la police municipale diminue. C’est encourageant. S’agissant des cambriolages, je suis prudente avec les statistiques, mais leur nombre tend à reculer en 2024.
Mais globalement, la société change, la criminalité est parfois le fait de très jeunes gens et tous les Français s’inquiètent. La délinquance à Aix est souvent liée à des causes extérieures. L’État doit jouer pleinement son rôle. Notamment en luttant contre la progression inquiétante du trafic de stupéfiants à l’origine des crimes et délits dont nous souffrons par contagion : règlement de comptes, vols et violences de toutes natures. Pour cela nous réclamons le renfort de policiers nationaux à la hauteur des efforts consentis par la municipalité. Malheureusement, au commissariat d’Aix-en-Provence les départs ne sont pas toujours remplacés et la présence de la police de terrain recule.
Attention, la criminalité qui règne dans les territoires voisins ne doit pas faire tache d’huile. J’ai interpellé sur ce sujet et par courrier le nouveau ministre de l’Intérieur. L’État doit impérativement renforcer ses missions régaliennes.